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Lexique

Apocalypse : « révélation », en grec. Sert à désigner notamment le dernier livre de la Bible chrétienne (Apocalypse de Jean), mais également d’autres apocalypses non retenues dans le canon chrétien.

Apocryphe : littéralement, « secret », « caché » en grec. Le terme sert à désigner dès l’Antiquité certains écrits gnostiques. Il est peu à peu utilisé par la Grande Église, aux premiers siècles, pour renvoyer aux ouvrages qui ne se trouvent pas dans le « canon » des Écritures, c’est-à-dire parmi les livres inspirés.

Apologie : du mot grec « apologia », « défense ». Le mot désigne ici les ouvrages de défense du christianisme, notamment contre les Grecs et les Romains.

Apostat : littéralement, le mot désigne en grec celui qui se « détourne » de quelque chose, en l’occurrence de sa religion d’origine. Le mot est souvent accolé au nom de l’Empereur Julien (361-363), né dans le christianisme mais ayant conçu le projet de restaurer l’hellénisme.

Apôtre : en grec, « envoyé ». Le mot est surtout utilisé dans le Nouveau Testament pour désigner les « Douze Apôtres » de Jésus.

Arien, arienne : de Arius, prêtre d’Alexandrie qui, dans les années 320, défend une doctrine selon laquelle le Fils, dans la Trinité, est une créature du Père. Les ariens sont les partisans d’Arius. La crise « arienne » est la crise déclenchée par cet enseignement.

Autodafé : fait de jeter au feu, en général des livres.

Canon, canonique : littéralement, le mot « canon » signifie « règle » en grec. Il commence à être utilisé pendant l’Antiquité tardive pour désigner l’ensemble des livres bibliques authentiques et inspirés.

Chalcédoniens : partisan de la définition de foi du concile de Chalcédoine (451), qui reconnaît, dans le Christ incarné, « une hypostase en deux natures ». Le chalcédonisme définit dès cette époque la ligne officielle de l’Empire romain et de ce que nous appelons aujourd’hui l’« orthodoxie ». Il s’oppose tant au monophysisme qu’au nestorianisme.

Ébionites : les Ébionites représentaient une communauté judéo-chrétienne, c’est-à-dire constituée, à l’origine, de chrétiens d’origine juive. Considérés comme des hérétiques dès le IIe s. par les auteurs de la Grande Église, ils continuaient à pratiquer les rites juifs, et considéraient Jésus comme un prophète, mais non comme un être divin.

Évangiles : le mot « évangile » signifie en grec « bonne nouvelle ». Il sert à désigner chacun des quatre récits de la vie de Jésus figurant dans le Nouveau Testament (Matthieu, Marc, Luc et Jean), mais également des récits dits « apocryphes », c’est-à-dire non retenus dans cette collection (Évangile de Thomas ou Évangile de Judas, par exemple).

Exégèse : « interprétation », en grec. Le mot désigne en général l’interprétation du texte biblique.

Gnostique : de « gnôsis », « connaissance » en grec. Les gnostiques sont des chrétiens qui placent le salut dans la connaissance, une connaissance révélée par Jésus lui-même et qui n’est pas transmise dans les livres de la Grande Église. Ces courants connaissent un certain succès aux IIe et IIIe s. mais sont marginalisés par l’Église institutionnelle et commencent à décliner dans le courant du IVe s.

Hérésiologie : science des hérésies. Les hérésiologues sont les auteurs qui écrivent contre l’hérésie.

Hérétique : membre d’une hérésie. L’hérésie s’oppose à l’orthodoxie. Le mot est utilisé dès le IIe s. dans la Grande Église pour désigner des formes de christianisme jugées déviantes.

Incarnation : le fait, pour Dieu, de prendre chair. Le mot désigne plus spécifiquement l’événement de l’Incarnation, c’est-à-dire la croyance selon laquelle Dieu, en Jésus, serait devenu homme.

Marcionites : disciples de Marcion, théologien chrétien du IIe s. qui défendait l’existence de deux dieux, l’un, créateur, évoqué dans la Bible juive et caractérisé par sa justice, l’autre, le Dieu de Jésus, caractérisé par sa bonté.

Mithra : Dieu d’origine iranienne dont le culte se répand surtout sous le Haut-Empire. Le culte mithriaque promet le salut de l’âme et aura un grand succès notamment auprès des soldats de l’armée romaine.

Monophysites :  désigne les chrétiens qui reconnaissent « une seule nature » dans le Christ incarné (en l’occurrence, la nature divine). Ils se réclament de Cyrille d’Alexandrie et de Sévère d’Antioche. Opposés aux chalcédoniens comme aux nestoriens, les monophysites font sécession à partir du VIe s. et créent des Églises parallèles, en Syrie et en Égypte.

Nestoriens : adeptes de Nestorius, évêque de Constantinople dans les années 420. Les nestoriens reconnaissent deux natures ou deux personnes dans le Christ incarné. Ils s’opposent en cela tant aux monophysites qu’aux chalcédoniens. Le nestorianisme sera officiellement condamné par l’Empereur Justinien en 553.

Paidéia : littéralement « éducation », en grec, et, plus littéralement encore, « enfance ». Le mot sert souvent à désigner l’éducation commune, c’est-à-dire celle qui est dispensée au niveau « secondaire » à tous les futurs lettrés. La paidéia caractérise les pépaideuménoi, les hommes cultivés.

Paganisme : religion des « païens ». Le mot est utilisé pour la première fois en latin tardivement, au IVe s. après J.-C., par les chrétiens (notamment Augustin). Il sert à désigner d’un mot simple les religions polythéistes, et notamment celle des Grecs et celle des Romains.

Patristique : relatif aux « Pères de l’Église », c’est-à-dire aux figures supposées fondatrices de la doctrine chrétienne. On parle de textes patristiques, de littérature patristique.

Patrologie : la science des Pères de l’Église. Le mot désigne aussi la collection de textes patristiques effectuée au XIXe s. par l’abbé J. P. Migne.

Pharisien : les « pharisiens » représentaient, à l’époque de Jésus, l’une des trois « sectes » (hairéseis) juives selon l’historien du Ier s. Flavius Josèphe, avec les sadducéens et les esséniens. Les sadducéens constituaient la classe sacerdotale, attachée au service du Temple de Jérusalem. Les esséniens constituaient une communauté messianique, comme celle des chrétiens. Les pharisiens étaient plutôt attachés à l’étude du texte biblique. C’est de leurs rangs qu’émerge, sans doute vers la fin du Ier s. après J.-C. le mouvement rabbinique.

Philologie : littéralement, l’amour du logos, c’est-à-dire de la parole. Le mot sert aujourd’hui à désigner l’étude et la science des textes.

Protreptique : nom d’un ouvrage de Clément d’Alexandrie et de nombreux ouvrages de l’Antiquité grecque signifiant « exhortation » (en général, à la philosophie, et, dans le cas de Clément, au christianisme).